
La saison de la chasse à courre a commencé. Il est possible de tomber sur des hordes de chiens et de cavaliers un peu partout dans la campagne irlandaise. L’Irlande demeure l’un des derniers pays au monde à considérer la chasse à courre comme légale. Essayons, de voir de quoi il retourne…
Je profite de l’occasion d’avoir vu le départ d’une chasse à courre ce matin devant chez moi pour chercher des informations sur la question. En France, ce sport réservé à une « élite » n’est pas des plus connus. Bien sûr, on en a tous entendu parler en cours d’histoire, la chasse à courre étant l’une des activités favorites des rois de France. Mais en fait, c’est quoi ?
La chasse à courre, c’est quoi ?
La chasse à courre est une chasse effectuée à cheval et avec des chiens. En général, on chasse le renard, le lapin ou le lièvre, le sanglier et le cerf.

La chasse à courre, ou vénerie, consiste à faire poursuivre l’animal choisi par une meute de chiens. Si les chiens le rattrapent, il est mis à mort par les chiens eux-même, de manière tout à fait bestiale. S’il a la mauvaise idée de se cacher dans son terrier, il est sorti de son trou par une personne du groupe armée d’une dague et par un fox-terrier et est offert en pâture à la meute. Le principe est, bien entendu, jugé très cruel. Ce qui en fait un sport très controversé, interdit dans de plus en plus de pays.
La chasse à courre est entourée de tout un tas de codes : hiérarchie et organisation du groupe de chasseurs, vêtements, musiques jouées à différents moments de la chasse… L’usage des armes à feu est proscrit sauf en des cas exceptionnels.
La chasse à courre en Irlande
En Irlande, la chasse à courre est limitée au renard. Ils l’appellent « fox hunting », qui signifie « chasse au renard ». Elle est considérée comme un sport qui se pratique au sein d’un club. Le sport est pratiqué aussi bien par des hommes que par des femmes, des jeunes et des moins jeunes.
Les 41 groupes de chasse constitués sont fédérés par une association appelée IMFHA « Irish Masters of Foxhounds association », que l’on pourrait traduire par « l’association des maîtres de chiens de chasse au renard ». Cette association existe depuis le milieu du XIXème siècle. La IMFHA a rédigé et mis en place un « code de conduite » pour réguler les pratiques de chasse. L’association clame que ce sport est une célébration de l’art de la vénerie et que la mort du renard n’est pas une fin en soi.
La chasse à courre donne toujours lieu à un regroupement de curieux qui les observe de près ou de loin. Le groupe de chasseurs est souvent suivi par des personnes, soit à pied, soit en voiture, soit en quad ou VTT. Et bien sûr, cela commence et se termine toujours autour d’une pinte, même si le groupe revient bredouille (ce qui arrive, à priori relativement souvent). Autant dire que c’est un événement social. Mais, cela ne veut pas dire que la majorité de la population soutient cette activité.
Bien entendu, il y a des opposants à ce sport et des campagnes pour l’interdire. Diverses associations et des parlementaires luttent tous les ans pour que cesse cette pratique. Vont-ils y arriver ? La question reste ouverte.
Pour l’instant, tous les ans, la chasse recommence et l’activité a pris aussi une tournure touristique. Des clubs équestres proposent cette activité au touriste voulant goûter à cet art. Je l’ai déjà évoqué dans mon article sur l’équitation en Irlande. Les Anglais, qui se sont vu interdire ce sport, se ruent en Irlande tous les ans pour retrouver leurs plaisirs passés, sous le contrôle de la IMFHA, qui essaie d’en limiter le nombre.
Les principaux arguments pour et contre la chasse à courre
Je précise que ce ne sont pas là mes idées mais des arguments que j’ai récolté dans divers articles sur internet. Ceux qui me connaissent savent que je suis contre ce genre de pratiques sanguinaires. Mais j’essaie de rester objective pour vous informer sur ce « sport ».
Principaux arguments pour :
- il permet de contrôler la population de renards
- il permet de chasser dans des endroits où l’usage d’armes à feu est dangereux (abords de maisons, de routes…)
- le principe de cette chasse se rapproche le plus des conditions « naturelles » (animal contre animal, une meute attaquant sa proie…)
- c’est une tradition ancestrale
- en Irlande, cette chasse serait importante pour l’économie : filière du cheval (élevage, équipement, nourriture, commerce de l’animal), filière du chien (élevage, nourriture…)
Principaux arguments contre :
- la cruauté de la mise à mort (le renard est mis en pièces par les chiens) sous le regard bienveillant des hommes
- la pratique de faire sortir l’animal de son terrier
- l’entraînement des chiens sur des renardeaux
- dans certains cas, le mal-être des chiens de chasse qui vivent dans des chenils surpeuplés
- la cruauté envers le renard serait condamnable par la loi s’il s’agissait d’un animal domestique
- la dangerosité de la chasse pour les non-chasseurs (animal apeuré qui traverse la route, qui s’attaque à un promeneur…)
Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Doit-on conserver cette pratique ancestrale, faite dans « l’intimité » (pas dans une arène remplie de spectateurs assoiffés de sang) ou doit-on y renoncer sous l’argument principal que c’est cruel pour l’animal traqué ? Ici, en Irlande, le débat reste ouvert…
un peu court comme arguments pour justifier cette pratique : d’abord les conditions naturelles sont légèrement biaisées : un renard contre 25 chiens…
et la justification économique est du genre : il faut utiliser les armes chimiques pour soutenir l’industrie chimique ! un peu affligeant…
Valerie Soma ,
D’accord avec toi. Je ne sais pas le protocole utilisé pour l’étude économique (qui a été réellement faite). Je serais bien curieuse de voir comment ils ont distingué le pourcentage lié directement à la chasse du reste des activités équestres.
jean paul ,
facile : directement proportionnel aux vestes rouges et aux cors de chasse vendus…