
Demain, c’est Halloween. C’est donc un bon moment pour parler du folklore irlandais. J’ai déjà écrit un article sur des créatures peu recommandables. Voici dans cet article de quoi répondre à la question de bon nombre de touristes « c’est qui le guignol avec le chapeau haut-de-forme vert dans les boutiques de souvenirs ? ». C’est un Leprechaun répondraient certains. Faux ! Il s’agit souvent en fait de son cousin le Cluricaune (ou clurichaun). C’est quoi cette embrouille ? et c’est qui eux d’abord ?
Le Leprechaun : le célèbre lutin bougon

Le Leprechaun est sans nul doute la créature irlandaise la plus connue. Il est probablement issu de la même grande famille que les Korigans bretons ou autres « lutins » des légendes populaires anciennes européennes.
Les légendes ne parlent pas de l’origine du Leprechaun. On sait seulement qu’il n’y a que des mâles. Alors d’où viennent-ils ? Certaines théories disent qu’il s’agit d’anges déchus. D’autres parlent de créatures qui ne trouvaient leur place ni en Enfer ni au Paradis… Le fait est qu’ils sont là, dans une dimension « parallèle » à la notre avec leur propre échelle de temps. Les humains pensent qu’ils sont immortels.
Le Leprechaun est donc un lutin parmi d’autres races de lutins et de fées. Il a une tâche bien particulière dans cette société cachée : c’est le cordonnier et le banquier. Il se tient à l’écart des autres sortes de lutins qu’il trouve futiles, bruyants et bien trop dépensiers !
On le représente donc souvent avec un marteau, une enclume et un tablier de cuir en train de fabriquer une chaussure.
Son sérieux, son excellente mémoire et son sens de la responsabilité lui ont valu le rôle de banquier. On peut donc le voir représenté avec un chaudron plein d’or et de pierres précieuses. Il cache son chaudron dans des lieux improbables pour le garder à l’abri de la convoitise des humains et de l’insouciance de la plupart des autres lutins, qui n’ont aucune notion de la valeur de l’argent. Toutefois, si l’un d’eux venait à lui demander des pièces, il serait contraint de les lui donner en sachant que cet argent serait dilapidé très rapidement en futilités… Les humains peuvent aussi l’obliger à révéler l’emplacement du trésor. Néanmoins, il est bien trop malin et trop rapide pour qu’on ait le temps de le choper pour lui poser la question et, si par chance on l’a attrapé, pour trouver le fameux chaudron malgré son explication. Malheureusement pour lui, les arcs-en-ciel ont la fâcheuse tendance à se coller à son chaudron. D’où la légende selon laquelle il y a un trésor au pied des arcs-en-ciel. Le pauvre Leprechaun est donc contraint de déplacer son trésor rapidement avant qu’il ne se fasse débusquer par un humain. Gare à celui qui oserait toucher au trésor ! Celui-ci mourait dans les 48h.
Question apparence, le Leprechaun peut avoir la taille d’un enfant. D’autres légendes disent qu’il ne fait que quelques dizaines de centimètres. Il est tout rabougri mais trapu, voire bedonnant. Cependant, il est extrêmement agile et rapide. Il est relativement laid, avec une figure fripée et des petits yeux brillants. En plus il est querelleur, ivrogne et grossier. Pas étonnant qu’il soit solitaire… Cela ne l’empêche pas, à priori, de remplir ses tâches avec soin et précision. Il ne boit que de la bière et fume une pipe nauséabonde. On dit qu’il est habillé avec de vieux habits kakis, avec un manteau gris et un chapeau rouge. Rien à voir donc avec ce que l’on voit dans les boutiques de souvenirs…

Le Cluricaune : le cousin pochtron et fêtard
Le Cluricaune, prononcé Klourikone, est probablement un cousin du Leprechaun car il est très semblable physiquement. Il est, cependant, bien plus soigné avec des boucles dorées à ses chaussures et son chapeau et de belles chaussettes bleues. Dans les magasins de souvenirs, il est tout en vert, avec un grand sourire et en train de jouer de la musique, de sauter joyeusement ou de lézarder dans l’herbe.
Ce lutin est un gros feignant qui trouve que son cousin travaille beaucoup trop et ne pense pas assez à s’amuser. Il faut dire que celui-ci a le sens de l’humour pas toujours drôle pour celui visé par sa blague. Il trouve hilarant, par exemple, de mettre à sac les caves à vin (lui boit toutes sortes de choses contrairement au Leprechaun) ou de chevaucher un mouton ou un chien toute la nuit jusqu’à épuisement, voire mort de la pauvre bête.

Le Far Darrig : le cousin tout rouge
Le Far Dig ressemble lui aussi au Leprechaun sauf qu’il est habillé tout en rouge. Comme ses deux autres cousins, c’est une créature solitaire, mais lui trouve amusant de côtoyer les humains.
Comme son cousin le Cluricaune, il est amateur de mauvaises blagues. Il aime bien, notamment, faire peur aux gens, par exemple en imitant plein de bruits à la perfection. Comme il est très malin, on réalise que l’on est victime de l’une de ses mauvaises blagues trop tard… Toutefois, il ne veut pas faire de mal. Juste s’amuser. Ce n’est donc pas un lutin malfaisant. On n’a juste pas le même humour que lui… Il peut d’ailleurs apporter la chance si on lui plaît.
C’est un lutin qui aime le confort. Il peut venir vivre dans une maison habitée. Pour qu’il nous laisse tranquille, il faudra juste lui offrir de la chaleur, un verre de whiskey et du tabac pour sa pipe. J’espère qu’il est passé aux cigarettes car le tabac à pipe devient difficile à trouver !
Conclusion :
Dans les boutiques de souvenirs, vous trouverez plus probablement des Cluricaunes que des Leprechauns. Et si la figurine représente un Leprechaun avec un chaudron ou une enclume, il sera probablement mal représenté par son habillement…
Leave a comment